Nos tout-petits d'Alsace

Ce n’est pas l’enfant d’après qui répare mais il y participe

Fin 2024, M. Yves Poulain, écrit un article qui met en lumière les défis du deuil périnatal, particulièrement après la perte d’un enfant durant la grossesse ou en début de vie, et le rôle important des groupes de parole et des réseaux de soutien...

Fin 2024, M. Yves Poulain, écrit un article qui met en lumière les défis du deuil périnatal, particulièrement après la perte d’un enfant durant la grossesse ou en début de vie, et le rôle important des groupes de parole et des réseaux de soutien. Il explore le parcours de deux mères endeuillées, Christina et Emilie, membres de l’association Nos tout-petits d’Alsace, et qui ont perdu des enfants et ont ensuite donné naissance à un « enfant d’après », un terme couramment utilisé pour désigner un bébé né après un deuil périnatal.

Dans un premier temps l’article parle de l’expérience de Christina, qui a perdu sa fille Lisa à presque cinq mois de grossesse en 2018. Bien que profondément bouleversée, elle parvient à se relever et, en 2019, donne naissance à un autre enfant, Yannick. Elle souligne que l’arrivée de ce nouveau bébé n’a pas pour but de « remplacer » Lisa, mais qu’elle fait partie intégrante de sa famille. Le deuil de Lisa est toujours présent, et Christina considère avoir trois enfants, malgré les réactions de certains qui ne comprennent pas toujours la continuité de son deuil. Christina parle également de l’impact psychologique de l’arrivée d’un « enfant d’après », notamment des craintes et angoisses liées à la grossesse suivante.

Par a suite, Emilie, quant à elle, a perdu ses jumeaux, Victor et Jules, après 23 semaines de grossesse en mars 2021. Trois mois après leur décès, elle retombe enceinte et accouche en 2022 d’une petite fille, Agathe. Emilie raconte les difficultés de la grossesse suivante, marquée par des peurs persistantes, malgré le suivi médical rassurant. L’angoisse de revivre la perte précédente ne la quitte pas pendant toute la durée de sa grossesse. Elle évoque le sentiment de « d’apnée » qu’elle ressentait, en étant constamment inquiète, avec un besoin compulsif de se rendre aux urgences pour vérifier que tout va bien.

Les deux femmes se rejoignent dans leur expérience du deuil et dans la difficulté d’exprimer leurs souffrances auprès de leurs proches. Elles expliquent comment elles ont cherché du soutien auprès de personnes ayant vécu des expériences similaires, ce qui les a conduites à rejoindre des groupes de parole. Christina participe à un groupe depuis 2019, tandis qu’Emilie l’a fait après la naissance d’Agathe en 2022. Ces rencontres sont encadrées par la psychologue Dominique Merg-Essadi, spécialisée dans le deuil périnatal. Elles permettent aux mères de partager leurs doutes et angoisses, souvent refoulés ou jugés inaptes à être exprimés ailleurs. Ces groupes offrent également un espace pour rire et déconstruire les tabous autour de la souffrance liée à la perte d’un enfant.

L’article met également en lumière les difficultés rencontrées par les hommes face à ce deuil. Bien que présents pour soutenir leurs compagnes, les hommes sont moins enclins à participer aux groupes de parole, souvent en raison d’une incompréhension ou d’un sentiment que cette souffrance n’est pas la leur, car ils ne l’ont pas vécue directement.

Enfin, l’article aborde la façon dont les mères d’enfants « d’après » abordent le sujet avec leurs enfants vivants. Il y a un véritable défi pour ne pas trop peser sur ces enfants, mais aussi pour leur transmettre la mémoire des aînés disparus. Le terme « bébé arc-en-ciel » est utilisé pour désigner ces enfants nés après un deuil, une image poétique du soleil après la pluie. Toutefois, certains parents jugent que ce terme occulte la souffrance réelle du deuil et peut, inconsciemment, créer des attentes irrationnelles autour de l’enfant vivant, comme si ce dernier devait réparer la douleur de la perte.

Pour en savoir plus :

Qui sommes-Nous

L’association « Nos Tout-Petits d’Alsace » est une association de soutien autour de la mort d’un enfant : dans les premiers temps de vie, au cours de la grossesse, à la naissance ou dans la petite enfance. 

Nous sommes présent à Strasbourg, Colmar/Wettolsheim, Mulhouse et Saint-Louis.

Newsletter

Nous Aider

Soutenez-nous

Faire un don à l’association c’est soutenir des centaines de familles et soignants.

Contactez-Nous

Nos bénévoles sont à votre écoute et pourrons répondre à vos questions.

Devenez Bénévole

Vous souhaitez aider d’autres familles endeuillées ? Devenez bénévoles.

Nouveautés

error: Ce contenu est protégé par copyright. Merci de ne pas copier ou enregistrer.